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Luc et Gé en vadrouille. Mais où sont ils ?
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4 août 2011

4 AOUT 2011... Il y a un an

Il y a …

Un an jour pour jour, nous embarquions pour un voyage au long court, dont nous ne connaissions ni la durée, ni les étapes bien définies…

Un an que nous avons décidé de tenter l’aventure,  laissé la « stabilité », le  « confort » pour barouder par monts et par vaux, au hasard des sentiers…

Un an moins une nuit que je ne pouvais trouver le sommeil en pensant, ou plutôt, en imaginant ce qui nous attendait, nous attendrait dans les prochaines semaines, mois après mois, paysages et continents, cultures et contre-cultures.

Un an que les portes du train se sont refermées et que j’ai alors réalisé que l’Aventure avait déjà commencé sur le quai de la gare. Je n’ai jamais écrit sur cette petite heure festive qui  a précédé l’embarquement ; alors que tous s’efforçaient –y compris nous-mêmes - de sourire et de trinquer en l’honneur des « grands voyageurs », en quelques secondes, les cœurs se sont resserrés  et dans une émotion plus ou moins contenue, les au-revoir se sont fait…

et défait…  Charleroi Sud, le 14 mai, jour des retrouvailles familiales, autre lieu public cette fois, un hall d’aéroport avec son flot de passants et méli-mélo d’émotions… Absence d’intimité vu le chassé croisé de ceux qui partent, de ceux qui restent, de ceux qui vont chercher quelque chose, ailleurs, ceux qui en reviennent… Devant la mécanique d’un tapis à bagages, j’attends mon sac à dos, « maison corporelle » de ce voyage, que je me réjouis déjà de ne plus porter, de « poser » mais je mesure la symbolique de ce geste, … dans quelques minutes, le voyage prendra fin… enfin,…peut-être pas tout compte fait, sans doute ne s’arrête-t-il jamais ; il est en nous ; et en lui, notre flot de souvenirs qui jaillissent ici et là, sans qu’on les invite, sans qu’on s’y attende, quelque soit le moment…

Un an, je n’étais pas en mesure de répondre à LA question de savoir ce que nous avons préféré… s’il est seulement possible de se remémorer chaque détail de cette formidable épopée et d’en extraire ne fût- ce qu’un instant ou un paysage ou tout autre chose encore que notre mémoire aurait transformé en souvenirs transfigurateurs.

Un an, je n’avais pas pris le temps de me poser et de mettre mon esprit au repos, puisque le voyage meut nos corps et disloque nos esprits des habitudes et du quotidien, nous permettant, pas après pas, journée après journée, de prendre de la distance et par là même de nous distancer de nos vies « dans la vraie vie ».

Un an,  j’avais déjà eu la chance de vivre au quotidien avec l’homme que j’aime,… loin, dans ces contrées sacrifiées sur les cartes, aux connotations nébuleuses ; mais je n’avais pu encore apprécier la dimension tendre et complice que revêt l’amour à chaque minute, chaque heure de la journée  pendant près de dix mois.

Un an,  je ne connaissais pas le bonheur de me réveiller chaque matin sous de nouveaux auspices, dans un nouveau décor, bercé par une nouvelle langue, dans un décor odorant, épicé, tantôt dans le froid ou la chaleur.

Un an, je ne percevais l’universalité du monde, aussi vaste soit-il, avec ces codes certes divers mais si semblables quand il s’agit pour tout un chacun de boire et manger, de communiquer.

Le regard surtout ne trompe jamais, il trahit toujours l’émotion qui nous traverse. Tantôt il y eut des yeux pétillants, tantôt intriguant, nous renvoyant à notre statut de voyageurs, de touristes, … je préfère voyageur qui renvoie à voyager, que touriste qui renvoie à « faire du tourisme », et d’une passivité sans nom, sorte de bric-à-brac qui veut tout dire et rien dire. Comme d’autres, nous dirons,  nous avons « fait » l’Inde, la Birmanie… Grotesquerie que ce verbe « faire », summum d’une pauvreté lexicale, qui signifie bien tout et son contraire. Nous avons, au mieux, « parcouru » des pays et traversé des  frontières, vécu un quotidien chaque jour réinventé en fonction de nos envies, des possibilités offertes, ne pouvant tenir compte de toutes celles qui nous ont échappées, faute d’avoir bien regardé. A ce fameux regard, il revient encore,… Voir, voir le monde pour  mieux le vivre et le comprendre. Expérience subjective, unique pour nous deux dans notre « individualité », unique pour « nous deux » aussi. Elle n’aura plus jamais son pareil, figée dans une temporalité dépassée, derrière nous…

Un an, je n’étais pas tout à fait celle que je suis aujourd’hui, grandie d’avoir vu, parcouru, choisi, de m’être laissée guider par mon instinct et d’avoir fait confiance à la route,  à la main tendue de mon mari,…

Au chemin de la vie, à l’instar de ce monde où se mêlent les gouffres et les pics grandioses sur fond de lumières vaporeuses …

 Géraldine

 

  

 

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