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Luc et Gé en vadrouille. Mais où sont ils ?
Luc et Gé en vadrouille. Mais où sont ils ?
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18 décembre 2010

Dans l'empreinte des pas du Bouddha

Ayant laissé derrière nous la trépidante India

(photos : http://lucetgeenhaiti.canalblog.com/albums/hampi___goa___bombay/index.html),

nous avons mis le cap sur Hong Kong, la bouillonnante capitaliste, où il est possible d'acheter un téléviseur écran plat (of course) à 23h00 ; ce ne fut néanmoins pas le motif de notre visite... mais de rejoindre pour quelques jours notre amie Céline

(photos : http://lucetgeenhaiti.canalblog.com/albums/hong_kong/index.html).

Une étape éclair plus tard en Thailande pour détenir le fameux visa qui nous a conduit en Birmanie

( http://lucetgeenhaiti.canalblog.com/albums/mysterieuse_birmanie/index.html)

Birmanie...destination teintée de mystères, dont on se méfie parfois, qui de l'extérieur nous semble obscure, connue pour son régime de fer et qui a priori ne s'inscrit pas dans les destinations vacances/voyages. En ce qui nous concerne, nous sommes arrivés ici la tête pleine d'interrogations et d'apriori pensant à ce que pourrait ressembler notre séjour birman. La raison première qui nous y a conduit était de poursuivre joyeusement notre tour du monde des amis. Nous avons retrouvé a Yangon (l'ancienne capitale Rangoon), Paul et Albane et leurs deux chérubins avec qui Luc avait partagé sa première mission au Soudan cinq ans auparavant.

C'est sur, on ne débarque pas en Birmanie comme on pavane avec son paréo sur les plages thaïlandaises. Tout voyageur « responsable » qui se respecte se doit de se documenter sur ce pays, de savoir ce qu'il vient y faire et trouver sa façon de voyager en esquivant tous les coûts possibles qui profitent à la junte. Cela semble le leitmotiv pour l'ensemble des voyageurs sac à dos que nous avons rencontré. Ce fut aussi le conseil de notre guide de treck « you need to find the way to travel here » qui nous a confirmé que la présence des touristes reste le média le plus efficace vers le monde extérieur. Au travers de ces quelques lignes, nous espérons être de fidèles messagers de son témoignage et vous partager nos impressions nées au fil des jours.

Ici, point de touristes mais des invités. Tel est bien notre sentiment ; « Mingalaba », les « bonjour » birman fusent, les gens portent sur nous des regards plein de malices, amusés de nous voir chez eux; Que leur évoque t-on ? Partout où nous passons, nous ressentons un respect mutuel, une authenticité des relations humaines, une solidarité entre les Birmans pour qui la vie est rude. Les pagodes couvertes d'or ne sont pas à l'image de la société qui, pour la majorité, ne connait pas l'abondance.

Pour ne citer que quelques sévères dysfonctionnements : système éducatif défaillant (pas ou peu d'écoles secondaires dans les campagnes), manque criant d'infrastructures sanitaires et routières, économie parallèle (marché noir, et à titre d'exemple le montant du billet de banque le plus élevé équivaut à 5 dollars), techniques de production locale agricole moyenâgeuses. Au delà de ce qui est visible ce cache le plus pernicieux à savoir le contrôle draconien exercé sur la population (mouvements limités, liberté de parole inexistante).

La libération de Aung San Suu Kyi (la « Dame ») orchestrée à la suite des élections (les premières organisées depuis 20 ans, remportées, faut-il le préciser, soit disant haut la main par la junte) a constitué un excellent subterfuge pour faire taire la communauté internationale sur le manque de transparence des élections. Le monde entier avait les yeux rivés sur cette bonne nouvelle. Notre guide a dénoncé la farce de ces élections et son engagement délibéré de ne pas aller voter sachant qu'aucun candidat ne sortait du lot. Fort d'une carrière militaire de treize longues années, dont il a finalement réussi à s'extirper, il nous a avoué n'avoir aucune illusion quant aux dirigeants qui ont « tout pouvoir par les armes ». Selon lui, la Dame peut être remise sous liberté surveillée du jour au lendemain, selon les humeurs de la junte. Sa libération représente à ses yeux une bonne nouvelle mais ne semblait pas susciter de vifs espoirs.

Notre périple nous a conduit dans les rues de Yangon, l'ancienne capitale où se mêlent birmans, indiens et chinois et à l'incontournable pagode de Shwe Dagon, haut lieu de pèlerinage des bouddhistes birmans. Un week-end d'acclimatation nous permet de découvrir les parcs de la ville où les amoureux se content fleurette en cachette, les stands de nourriture de rue (nouilles sautées, soupes indiennes, gâteaux de toutes sortes...), le marché central, le centre-ville avec ses pagodes et son héritage architectural britannique. Malgré ses 5 millions d'habitants, Yangon est une ville calme, pas de klaxon, pas de motos, la gare principale pourrait passer pour une gare de province désertée...

Sur les chemins vallonnés du centre du pays, nous décidons d'effectuer une petite partie de notre voyage à pied. Nous partons donc de Kalaw, charmant village de la région. Au programme, 3 jours de trek à travers la campagne birmane accompagnés d'un guide. Paysages à couper le souffle, on traverse rizières, champs de sésame, on croise des charrues à bœufs et des paysans en pleine récolte. On se croirait dans une carte postale de l'Asie ou dans un reportage du « National Geographic ». On dort chez l'habitant et dans un monastère bouddhiste. Expérience inoubliable entourés d'un moine sourd et des novices de 10-12 ans faisant les 400 coups entre copains dans leur apprentissage de jeune bouddhiste.

Notre partie « nature » du voyage se prolonge autour du lac Inle, miroir bleuté sur lequel les habitants ont bâti des villages lacustres, balade en bateau, promenade à bicyclette à travers le grenier du pays. On y trouve une multitude de fruits, légumes et céréales produits dans le pays. Au détour d'une balade en bateau, on observe les cultures flottantes, les maisons sur pilotis, la vie sur l'eau. D'une terrasse sur les collines, on peut même y déguster le vin d'un vignoble local qu'un Français a ouvert en 2002 (vue magnifique, vin un peu moins...)

Place maintenant à l'histoire et aux traditions birmanes dans les 2 anciennes capitales du pays, Mandalay et Bagan. Mandalay, au bord du fleuve Irrawady compte d'anciens palais, pagodes et monastères, un pied dans la modernité, l'autre dans les traditions. Les monastères en teck vieux de 200 ans avoisinent les pagodes dorées. Nous avons pu observer avec intérêt la dévotion des Birmans dans un des lieux les plus saints du pays où un Bouddha, haut d'une dizaine de mètre et recouvert de dizaines et de dizaines de couches de feuilles d'or, déformant les contours de la sculpture originelle.

Notre tour du pays s'est achevé à Bagan, lieu magique 2000 temples et pagodes, vestiges de la période glorieuse où elle fut capitale du pays il y a environ mille ans. A bicyclette, nous partons à l'assaut de cette ville-musée, nous nous émerveillons des peintures des temples préservées pendant des centaines d'années. Au coucher du soleil, nous admirons du sommet des temples les pagodes sacrées s'étalant à perte de vue.

Nous quittons ce pays avec déjà le goût d'y revenir pour sortir des sentiers battus et nous enfoncer un peu plus loin dans la profonde Birmanie (pour le moins, dans les zones autorisées par le gouvernement). En espérant que d'ici là, le pays entier sera ouvert, gage d'un changement politique tant attendu par Sami notre guide que nous remercions de nous avoir ouverts les yeux.

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